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AMORE....

  • Photo du rédacteur: ericmoulinzinutti
    ericmoulinzinutti
  • 15 août
  • 4 min de lecture

Étant fils d’un père italien et d’une mère française, je passe une grande partie de mes vacances en Italie, dans le pays de mon père. Ce cadre privilégié me permet d’observer, presque sociologiquement, les comportements et interactions qui façonnent la vie quotidienne et les relations familiales. Lors d’une baignade récente, j’ai été témoin d’un moment particulièrement touchant : un père italien jouait avec une tendre attention avec son garçon, l’appelant affectueusement « amore ». Cette scène, empreinte de chaleur et de proximité, m’a interpellé et donné envie d’explorer plus en profondeur la nature des liens parent-enfant en Italie, entre affection visible, héritage culturel et défis contemporains en quelques points retrouvés ici ou la dans divers documents :

1. Tendresse et expressions affectives : une culture où l’émotion s’exprime librement

  • En Italie, l’affection entre parent et enfant est souvent exprimée par des mots doux tels que « amore », « che sei bello », ou « Papà ti amerà sempre » (« ton papa t’aimera toujours »), qui résonnent comme des mots de sécurité et d’amour inconditionnel.[1]

  • L’affection va parfois au-delà des frontières familiales : un internaute raconte qu’en Italie, les membres de la communauté (grands-mères, commerçants, etc.) couvrent les bébés d'attentions, de gestes tendres et de sourires — un cadre social empreint de chaleur humain.[2]

2. Un ancrage historique : l’évolution de la place de l’enfant et de l’affectivité

  • Dans le XXᵉ siècle, l’enfant est devenu un centre de réflexion sociale en Italie. Le mouvement d’une éducation démocratique et affective s’est renforcé après la Seconde Guerre mondiale, selon des penseurs comme Ada Marchesini Gobetti.[3]

  • La pédagogie de Maria Montessori, apparue en 1909, a également prôné une maternité consciente, éducative, et tournée vers le bien-être émotionnel des enfants, en rupture avec un rôle uniquement reproducteur.[4]

  • Ce tournant marque l’affirmation que l’éducation familiale doit reposer sur l’amour, la compréhension mutuelle, et non sur l’autorité stricte.[5]

3. Style parental dominant : vers un équilibre entre autorité et proximité

  • Selon le concept de genitorialità, deux styles parentaux sont identifiés :

    • Le style autoritaire : rigoureux, peu réceptif, fondé sur l’obéissance stricte, voire la punition physique.[6]

    • Le style autoritaire (avec un niveau médian de contrôle et de soutien), considéré comme optimal : il favorise la communication, l’autonomie et le respect mutuel.[7]

  • Bien que certains parents puissent rester proches du style autoritaire traditionnel, le modèle autorité équilibrée fait l’objet d’une valorisation croissante en Italie.

4. Réalité contemporaine : influences culturelles et contraintes sociales

  • En Italie, les femmes (souvent la "génération-pivot") assument une place centrale dans les soins aux enfants comme aux aînés, en dépit de contraintes économiques fortes et d’un État-providence limité.[8].

  • Jusqu’aux années 1990, la responsabilité des soins aux jeunes enfants était presque exclusivement féminine, le père jouant généralement un rôle moins impliqué. Cependant, des changements s’opèrent : les pères participent de plus en plus, notamment aux jeux, aux bains, et aux moments d’intimité parent-enfant.[9] 

  • Le recours à la solidarité intergénérationnelle reste fort : grands-mères et grands-pères jouent un rôle significatif tant dans l’éducation que dans la garde des enfants.[10]

5. Les tensions contemporaines : parentalité et contraintes sociétales

  • Pendant les longues vacances d’été (jusqu’à 13 semaines), de nombreux parents italiens, surtout en Lombardie, ressentent une forte pression : difficulté à concilier travail, garde des enfants et activités structurées, avec une hausse de 40 % des consultations psychologiques parentales en cette période.[11]

  • Les coûts des camps estivaux privés ont explosé (+23 % depuis 2023 à Milan), ce qui accroît le stress parental et génère des sentiments de culpabilité.[12]

6. Témoignages des jeunes générations : proximité ou surprotection ?

  • Certains témoignages dénoncent une surprotection excessive : une internaute âgée de 21 ans décrit une famille « asphyxiante » où les enfants restent chez leurs parents jusqu’à 50 ans, sans développer autonomie et compétences essentielles.[13]

  • D’autres partagent un modèle de parents très présents, qui suivent de près la scolarité, les activités extrascolaires, et participent activement à la vie quotidienne de leurs enfants.[14]

  • Néanmoins, des critiques émergent aussi : certains estiment que la relation parent-enfant est devenue trop laxiste, avec des parents plus "amis" que guides, parfois au détriment du respect et de la hiérarchie familiale.[15]

En définitive, la relation parent-enfant en Italie se distingue par une expressivité affective forte, nourrie d’un héritage culturel où la famille occupe une place centrale. Les marques de tendresse, comme ce simple mot « amore » entendu au bord d’une piscine, ne sont pas de simples gestes isolés, mais l’expression d’un mode de vie où le lien émotionnel prime. Cependant, cette chaleur familiale cohabite avec des enjeux contemporains : équilibre entre protection et autonomie, répartition des rôles parentaux, contraintes économiques et sociales. C’est dans ce mélange de tradition et d’adaptation que se dessine la spécificité italienne, où l’amour reste au cœur de l’éducation et de la construction de l’enfant.

 


[1] Reddit 14 Juillet 2023.

[2] Idem.

[5] Idem.

[6] Wikipédia

[7] Idem

[9] The Guardian.

[10] The Guardian.

[11] The Times.

[12] Idem.

[13] Reddit.

[14] Reddit.

[15] Idem.

 
 
 

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