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YOLANDE de POLASTRON - Duchesse de Polignac - Le Dernier Cœur de la Reine…

Photo du rédacteur: ericmoulinzinuttiericmoulinzinutti


PREFACE

Versailles – 31 Décembre 1788

« Sire, il n’y a qu’un monarque dans votre royaume, c’est le fisc. Il ôte l’or de la couronne, l’argent de la crosse, le fer de l’épée et l’orgueil aux paysans. »

Cahier de doléances de la ville de Marseille.

En ce réveillon du 31 Décembre 1788, la cour de France, est réunie au grand complet, au Château de Versailles, auprès du roi Louis XVI et de son épouse la reine Marie Antoinette, pour fêter comme il se doit, dans un esprit de légèreté, le passage à la nouvelle année. Et pourtant si au château l’ambiance est festive, et que les têtes sont à la fête, à l’extérieur un hiver rigoureux a commencé.

L'hiver qui débuta en 1788 fut d'une rigueur extrême, si implacable qu'on n'en avait pas connu de semblable depuis quatre-vingts ans[1]. Partout en France, le froid mordant s'imposa, paralysant le pays sous une couche de glace et de désespoir. Dans la Saintonge et l’Aunis, les rivières furent enchaînées par la glace, interrompant toute navigation intérieure. La Charente, ce fleuve d’ordinaire vigoureux, charria durant tout le mois de décembre des glaçons si gigantesques qu'on craignit qu'ils n'emportent les navires à l’ancre. En janvier, le froid intense acheva de figer le cours de la Charente, même jusqu’à son embouchure, recouverte d’une épaisse croûte de glace atteignant vingt-deux pouces d'épaisseur (0,60 m). Ce spectacle glaçant fut encore plus étonnant lorsque la mer elle-même gela, un événement d'une rareté frappante.

Jamais la misère du peuple n’avait pris un visage aussi déchirant que cet hiver là. La rudesse des éléments se mêlait à la détresse des âmes. Partout, la famine rôdait, insidieuse et implacable. La charité publique, malgré les efforts des bienfaiteurs, ne suffisait plus à soulager les souffrances croissantes. Les églises et les nobles distribuaient des aumônes, mais ce n'était qu'une goutte d'eau dans un océan de misère. À La Rochelle, Saintes, Rochefort et d’autres villes, des associations philanthropiques se formèrent pour venir en aide aux plus démunis, mais leurs efforts, si louables soient ils, se révélèrent vains face à l'immensité des besoins. Des familles entières languissaient dans la plus affreuse des nécessités, frappées par la faim et le froid.

Même si le roi Louis XVI se sentait utile en distribuant quelques aumônes, il n’ignorait pas la gravité de la situation. Lui et la reine Marie-Antoinette, habituellement éloignés des réalités populaires, semblaient désormais préoccupés, les yeux rivés sur l'horloge, anxieux de voir le temps filer vers les douze coups de minuit, marquant non seulement la fin d’un jour, mais peut-être celle d’une époque. Un sombre pressentiment les hantait.

La France, en effet, traversait une crise profonde. Les mauvaises récoltes s'ajoutaient à l'accumulation des dettes nationales, dont les intérêts dévoraient plus de la moitié du budget de l’État. Avec des recettes atteignant 475 millions de livres, pour des dépenses montant à 587 millions, le déficit colossal de 112 millions[2] de livres semblait impossible à combler. Malgré la bonne volonté du roi, qui avait tenté de réformer l'administration et les finances, aucune des mesures entreprises ne parvint à endiguer ce désastre. L’économie était au bord du gouffre, et la patience du peuple s’épuisait.

Le 8 août 1788, acculé par cette crise sans précédent, Louis XVI se résigna à convoquer les États généraux pour le 1er mai 1789, un événement exceptionnel qui ne s’était pas produit depuis 1614. Ce geste, dicté par la nécessité, marquait le début d'une ère de bouleversements majeurs. Quelques jours plus tard, le 16 août 1788, le roi déclarait officiellement la nation en état de banqueroute financière, un aveu fracassant qui ébranla encore davantage la confiance du peuple dans la monarchie.

Dans l'attente de la réunion des États généraux, plus de 45 000 cahiers de doléances furent rédigés dans tout le royaume, permettant aux citoyens de formuler leurs plaintes et leurs revendications. Le peuple, exaspéré par des décennies d’injustices sociales et fiscales, trouvait enfin une tribune pour exprimer ses frustrations. Il était prévu que « les États réuniront au moins mille députés ; que ces députés seront en proportion de la population et des contributions de chaque bailliage ; et que le nombre des députés du tiers état sera égal à celui des deux autres ordres réunis, une proportion fixée par les lettres de convocation. »

Cet événement marquait un tournant décisif dans l'histoire de France. Le grondement sourd de la Révolution montait, inexorable, prêt à éclater au grand jour.

À ce désastre économique s’ajoute un climat des plus délétères autour de Marie-Antoinette, dont l'image est de plus en plus ternie aux yeux de la cour et du peuple. Depuis son arrivée en France, la jeune reine, d'origine autrichienne, avait sans le savoir attiré la méfiance, voire la haine de nombreux membres de la noblesse et du peuple. Symbole de la monarchie étrangère et perçue comme distante des réalités du pays, elle se retrouva rapidement au centre d'intrigues et de complots, souvent ourdis dans l'ombre. Sous le masque de la déférence, des ennemis invisibles murmuraient autour d’elle des couplets empoisonnés, alimentant rumeurs et médisances.

Cette haine dissimulée émanait en partie de courtisans frustrés, se sentant ignorés ou écartés, volontairement ou non, par la reine. Ces nobles en mal de reconnaissance, avides de pouvoir et de privilèges, voyaient en Marie-Antoinette un obstacle à leur ascension à la cour. Ils distillaient alors des calomnies insidieuses, amplifiées par les rivalités internes et les jalousies qui gangrenaient Versailles. Les décisions de la reine, parfois mal comprises ou mal interprétées, nourrissaient les ressentiments. Sa prédilection pour un cercle restreint de favoris et son goût pour le luxe ostentatoire renforçaient l’idée d’une souveraine déconnectée des souffrances du peuple, vivant dans un cocon doré loin des réalités économiques et sociales du royaume.

Cette animosité éclata d'abord à travers des pamphlets anonymes, de véritables brûlots diffamatoires qui circulaient sous le manteau dans les salons parisiens et jusque dans les rues. Ces libelles acerbes, souvent rédigés dans un style mordant et cruel, dépeignaient Marie-Antoinette sous les traits les plus dégradants, l’accusant de frivolité, d'infidélité et même de conspiration contre la France. La presse clandestine et les caricatures ne cessaient de la ridiculiser, la surnommant « l’Autrichienne », rappelant sans cesse ses origines étrangères, perçues comme une trahison envers la nation.

Les scandales se multipliaient autour de sa personne. Dès 1774, l’année de son avènement, un premier libelle attaquant la vertu de la reine parut à Paris, ainsi que le rapporte Madame Campan, femme de chambre de la reine dès 1770, puis première femme de chambre de la reine à partir du 13 Juillet 1786.[3] 

« La reine eut l’idée de se donner une jouissance fort innocente ; voir le lever de l’aurore : comme elle n’avait plus d’autre permission à obtenir que celle du roi, elle lui fit connaître son désir. Il consentit à ce qu’elle se rendit à 3 heures du matin, sur les hauteurs des jardins de Marly : et malheureusement peu porté à partager ses plaisirs, il fut se coucher. La reine suivit donc son idée : mais comme elle prévoyait quelques inconvénients à cette partie de nuit, elle voulut avoir avec elle beaucoup de monde et ordonna même à ses femmes de la suivre. Toute précaution était inutile pour empêcher l’effet de la calomnie, qui dès lors cherchait à diminuer l’attachement général qu’elle avait inspiré. Peu de jours après, il circulait à Paris le libelle le plus méchant qui ait paru dans les premières années du règne. On peignait sous les plus noires couleurs une partie de plaisir si innocente qu’il n’y a point de jeune femme vivant à la campagne qui n’ait cherché à se le procurer. La pièce de vers qui parut à cette occasion était intitulée : le lever de l’aurore. »[4]

Par la suite, la médisance s’attaqua à d’hypothétiques aventures extraconjugales, notamment avec son beau-frère le Comte d’Artois, comme le suggère la publication en 1779, de la pièce satirique « Les amours de Charlot et Toinette ».[5] Peut-être écrite par le trop fameux Beaumarchais et publiée à Londres en 1779, Marie Antoinette avait à faire une fois de plus avec un pamphlet érotico-obscène.

« Une Reine jeune et fringante, dont l’époux très auguste étoit mauvais fouteur, faisoit, de tems en tems, en femme très prudente, diversion à la douleur, en mettant à profit la petite industrie, d’un esprit las d’attendre et d’un con mal foutu dans une douce rêverie. »

Finalement, son désir d'isolement, ses divertissements sans le roi, ses imprudences de conduite, sa liberté de ton, ainsi que son statut d'étrangère, tout dans l'attitude de Marie-Antoinette semblait prêter le flanc aux soupçons. Même sa simple manière d'être alimentait les médisances et les accusations. Madame Adélaïde, fille de Louis XV, avait d’ailleurs scellé à sa manière le sort de la reine en la surnommant « l’Autrichienne ». Ce même sobriquet, initialement un terme de mépris au sein de la cour, devint une véritable insulte durant la Révolution et l’accompagna jusqu’à l’échafaud.

Quant au comte de Provence, son beau-frère, il allait encore plus loin. En jouant habilement avec les rumeurs, il osa même remettre en question la légitimité des enfants royaux, laissant entendre qu’ils ne seraient peut-être pas les héritiers légitimes du trône. Ce venin distillé au sein de la famille royale contribua à miner un peu plus l'image déjà fragile de la souveraine.

Dans ses mémoires, la Comtesse de Boigne[6] disait de la Reine, que cette dernière avait un trop grand désir de plaire et se faisait des ennemis : « Elle voulait disposer des places, et elle avait la mauvaise habitude de promettre la même à plusieurs personnes. Il n’y avait guère de régiment dont le colonel ne fût nommé sur la demande de la Reine, mais comme elle s’était engagée pour la première vacance à dix familles, elle faisait neuf mécontents et trop souvent un ingrat »[7]

Une brochure parue en 1784 dans le Courrier de l’Europe : Description Historique d’un monstre symbolique pris vivant sur les bords du lac Fagua, près de Santa-Fé, par les soins de Francisco Xaveiro de Meunrios, comte de Barcelone[8]. Sous le pseudonyme de Francisco Xaveiro de Meunrios, il faut reconnaître Louis Stanislas Xavier, comte de Provence, « Meunrios » étant l’anagramme de Monsieur frère du Roi. Ainsi le comte de Provence finança-t-il très tôt des publications calomniant sa belle-sœur  l’infortunée Marie-Antoinette. Dans cette brochure on y voyait finalement en caricature, la Reine accusée de dilapider le trésor royal. En 1789, on substituera au buste de l’animal fantastique celui de Marie-Antoinette.

Marie Antoinette n’était pas aveugle, elle percevait bien les signes de cette impopularité naissante. Dans certaines lettres adressées à sa mère, elle racontait ces incidents, commentait quelques couplets persifleurs écrits par ses « charmants vilains sujets » selon l’expression du prince de Ligne.

« Ma chère maman a toute raison contre la légèreté française, mais je suis vraiment affligée qu’elle en conçoive de l’aversion pour la nation. Le caractère est bien inconséquent, mais il n’est pas mauvais : les plumes et les langues disent bien des choses qui ne sont point dans le cœur ».[9]

Jour après jour, mois après mois, la colère populaire contre Marie-Antoinette ne cessait de croître. Ainsi, le 24 mai 1785, lors de son entrée à Paris pour ses "relevailles" après la naissance de son deuxième fils, le duc de Normandie[10], elle fut confrontée pour la première fois à une manifestation ouverte de haine. Alors que son carrosse franchissait les portes de la ville, aucune acclamation ne s'éleva pour répondre aux salves des canons des Invalides. Les Parisiens, autrefois si enthousiastes, restèrent muets, figés dans un silence glacial. Ce silence pesant, le long de son parcours jusqu'à Notre-Dame, semblait être un message tacite de détestation, une forme de protestation silencieuse mais cinglante.

Ce climat hostile ne fit qu’empirer. Quelques semaines plus tard, le 12 juillet de la même année, l’Affaire du Collier éclata, marquant un tournant décisif dans la dégradation de la réputation de la reine. Bien qu’elle n’ait joué aucun rôle dans cette affaire d’escroquerie, son nom fut entaché et l’opinion publique, déjà méfiante, se retourna davantage contre elle. Ce scandale, ajouté à la détérioration de la situation économique du royaume, alimenta la colère populaire et cristallisa les ressentiments contre une reine perçue comme insouciante et déconnectée des souffrances du peuple.

Montée de toutes pièces par Jeanne de La Motte[11], une noble sans fortune mais descendante « par la cuisse gauche » de la famille des Valois, l'Affaire du Collier fut l'un des scandales les plus retentissants de l'Ancien Régime. Cette intrigante ambitieuse et rusée parvint à duper l’un des plus hauts dignitaires de France, le cardinal de Rohan[12], évêque de Strasbourg et grand aumônier du royaume. Rohan, homme influent mais avide de retrouver les faveurs de Marie-Antoinette, qu’il pensait en froid avec lui, fut la victime parfaite des manipulations de La Motte.

Aidée par Cagliostro[13], un mage et aventurier bien connu pour ses supercheries, La Motte fit croire au cardinal que la reine désirait un somptueux collier de diamants, d'une valeur astronomique dépassant un million et demi de livres. S'imaginant pouvoir ainsi regagner la confiance de Marie-Antoinette, Rohan accepta d'acheter le collier en son nom et le remit à La Motte, convaincu que celle-ci agissait pour le compte de la souveraine.

Cependant, l'achat resta impayé et le collier disparut. Le scandale éclata alors au grand jour le 15 août 1785, lorsque le cardinal de Rohan fut publiquement arrêté au château de Versailles, devant la cour rassemblée. Ce jour-là, Louis XVI prit une décision sans précédent : plutôt que d'étouffer l'affaire, il ordonna l'emprisonnement de Rohan à la Bastille et fit porter l'affaire devant le Parlement de Paris pour jugement.

Marie-Antoinette, bien que totalement étrangère à cette sordide escroquerie, fut profondément affectée par l'affaire, qu'elle perçut comme une atteinte directe à sa dignité et à son honneur. Son nom, déjà malmené par des rumeurs malveillantes, fut une fois de plus traîné dans la boue. La propagande de libelles et de pamphlets haineux envenima l'opinion publique, qui prit largement le parti du cardinal de Rohan, le présentant comme une victime d'une reine capricieuse et manipulatrice. On accusa Marie-Antoinette d’avoir utilisé Rohan comme intermédiaire pour s’approprier le collier, alimentant ainsi une vague de diffamations dont elle ne parvint jamais à se défaire.

Le verdict, rendu le 31 mai 1786, ajouta à l’humiliation de la reine. Si Madame de La Motte fut condamnée à être fouettée, marquée au fer rouge à l’épaule et emprisonnée pour son rôle central dans l'escroquerie, le cardinal de Rohan, lui, fut acquitté sans la moindre sanction sous la pression du clergé et de la haute noblesse. Ce jugement, perçu comme une véritable gifle pour la monarchie, révéla la solidarité clanique de l’aristocratie et du clergé, prêts à s'unir pour défier l'autorité royale.

Ce camouflet infligé à Marie-Antoinette et à la couronne, en plein cœur de Versailles, affaiblit encore davantage la monarchie française. Il jeta une lumière crue sur la fragilité de la royauté face aux clans aristocratiques qui, derrière les apparences de loyauté, conspiraient souvent dans l’ombre. En discréditant la reine, l’affaire ne fit qu’aggraver la crise de légitimité qui frappait la monarchie.

Les pamphlets haineux dirigés contre Marie-Antoinette entre 1785 et 1786 annonçaient déjà la violence politique qui se déchaînerait contre elle pendant la Révolution. Cette affaire, bien plus qu'un simple scandale de cour, fut le prélude à la défiance généralisée qui culminerait dans la chute de l’Ancien Régime.

Parmi les femmes qui traversèrent la courte existence de Marie-Antoinette, une se démarque particulièrement : Yolande de Polastron, Duchesse de Polignac.

L'amitié entre les deux femmes a suscité bien des spéculations et fait couler beaucoup d’encre. De nombreuses hypothèses, souvent farfelues, ont été avancées pour tenter de décrypter les liens qui les unissaient. Des ouvrages tels que les Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des lettres en France depuis 1762 jusqu’à nos jours de Bachaumont[14] (1775), édité par le peu fiable Pidansat de Mairobert, ou encore des pamphlets calomnieux comme Les Fureurs utérines de Marie-Antoinette ou La Vie de Marie-Antoinette d’Autriche de Charles-Joseph Mayer[15][16], ont largement contribué à nourrir les rumeurs. Pourtant, ces écrits, sans fondements sérieux, ne parviennent pas à ébranler la véritable nature de leur relation.

Mais qui était donc Yolande de Polastron, et pourquoi une légende noire entoure-t-elle son nom ?

Elisabeth Vigée Le Brun[17], la plus grande portraitiste de son époque, nous offre dans ses Souvenirs[18] une description nuancée de la duchesse, dévoilant ainsi son point de vue personnel sur cette amitié controversée : « Il n'est point de calomnie, point d'horreurs que l'envie et la haine n'aient inventées contre la duchesse de Polignac ; tant de libelles ont été écrits pour la perdre, que, joints aux vociférations des révolutionnaires, ils ont dû laisser dans l'esprit de quelques gens crédules, l'idée que l'amie de Marie-Antoinette était un monstre. Ce monstre, je l'ai connu : c'était la plus belle, la plus douée, la plus aimable femme qu'on pût voir. »

Vigée Le Brun, qui a peint plusieurs fois le portrait de la duchesse, ainsi que celui de sa fille, la duchesse de Guiche, dépeint une femme d'une beauté éblouissante et d'une douceur sans égale. Elle souligne également la jeunesse apparente de la duchesse, au point qu’on aurait pu la croire sœur de sa fille, toutes deux étant considérées comme les plus belles femmes de la cour. Cette description contraste vivement avec les calomnies véhiculées par les pamphlets révolutionnaires.

Dans ses écrits, Vigée Le Brun va plus loin : « Madame de Polignac joignait à sa beauté vraiment ravissante une douceur d'ange, l'esprit à la fois le plus attrayant et le plus solide. Tous ceux qui l'ont connue intimement peuvent dire que l'on s'expliquait bien vite comment la reine l'avait choisie pour amie... »

L'opinion des contemporains est unanime sur la grâce et le charme de la duchesse. Le Baron de Besenval[19] écrit : « Elle avait reçu le plus charmant visage qu’on ait vu ; en le détaillant, il aurait été impossible de dire quel trait méritait la préférence. Elle passait, et méritait de passer, pour la plus jolie femme de son temps. » Le duc de Lévis, tout comme le comte de Ségur, se montrent tout aussi élogieux. Ségur décrit la comtesse Jules (Yolande de Polastron) comme une personne réunissant toutes les qualités de cœur et d’esprit, une femme d’une douceur et d’une beauté inégalées.

Cette femme, qui dédaignait la parure et les apparats, ne cherchait ni les honneurs ni les privilèges. Selon ses contemporains, la jeune comtesse préférait la vie de famille à la représentation mondaine et vivait dans un absolu désintéressement. Pourtant, malgré ses efforts pour rester en retrait, sa proximité avec la reine lui valut de nombreuses inimitiés, et elle devint une cible privilégiée des ambitions et jalousies à la cour de Versailles.

Yolande de Polastron ne se contente pas d'occuper une place dans l’histoire ; elle traverse également la culture populaire. Elle apparaît dans des œuvres de fiction telles que La Rose de Versailles (1979), un manga de Riyoko Ikeda, où elle est l'un des personnages principaux. Au cinéma, elle a été incarnée par plusieurs actrices : Claudia Cardinale dans La Révolution française (1989), Rose Byrne dans Marie-Antoinette (2006), et Virginie Ledoyen dans Adieu, ma reine (2012).

Historiquement, certains critiques estiment que la duchesse de Polignac symbolisait les excès et l’inconscience de la noblesse de cour avant la Révolution. Elle serait, selon eux, le reflet de l’exclusivité et de l’arrogance aristocratique, incarnant l’extravagance égoïste de la classe dirigeante. Pourtant, d'autres historiens, plus cléments, tels que Pierre de Nolhac ou le marquis de Ségur, s'accordent à dire que les critiques à son encontre émanaient principalement de son entourage et qu’elle n’était guère différente des autres favoris de Versailles.

Il est indispensable de permettre à chacun de se forger une opinion éclairée sur la personnalité de Yolande de Polastron, duchesse de Polignac, sans préjugés ni idées préconçues. Cela doit se faire à la lumière des sources historiques authentiques, en particulier des lettres émouvantes et souvent intimes que la reine Marie-Antoinette lui adressa. Ces correspondances, précieusement conservées aux Archives Nationales[20], offrent une fenêtre unique sur la nature de leur relation, au-delà des stéréotypes et des jugements hâtifs qui ont longtemps entouré la duchesse. La correspondance de Marie-Antoinette est conservée en grande partie aux Archives nationales à Paris. Ces lettres, échangées durant son règne et notamment pendant la période tumultueuse de la Révolution française, offrent un aperçu crucial sur la vie privée et publique de la reine, ses relations avec des figures clés, et ses tentatives pour préserver la monarchie. Marie-Antoinette entretenait une correspondance régulière avec plusieurs personnalités influentes de son époque, notamment - Louis XVI, son époux, pour des échanges familiaux et politiques - Axel von Fersen, son ami et confident, voire supposé amant. Leur correspondance, en partie caviardée, a suscité de nombreuses spéculations - Sa famille en Autriche, notamment avec sa mère l’impératrice Marie-Thérèse et son frère, l’empereur Joseph II - Des diplomates et des alliés politiques, avec qui elle cherchait des soutiens dans ses tentatives de restaurer le pouvoir monarchique durant la Révolution. Ces lettres révèlent les sentiments de Marie-Antoinette face à la montée des troubles révolutionnaires et sa volonté de préserver sa famille. Elles documentent également ses démarches diplomatiques, ses tentatives pour obtenir de l'aide de l’étranger, notamment de l'Autriche, ainsi que sa perception des événements politiques. Les lettres de Marie-Antoinette sont dispersées entre plusieurs fonds d'archives en France et à l'étranger, mais les Archives nationales françaises conservent une partie importante de ces documents. Ceux-ci sont classés dans divers fonds historiques relatifs à l’Ancien Régime et à la Révolution française. Les chercheurs peuvent consulter ces correspondances, souvent après avoir obtenu une autorisation, selon les règles de consultation des documents anciens.

Ces documents permettent non seulement d'approfondir la personnalité de la reine, mais aussi de comprendre les enjeux politiques et sociaux de la France à la fin du XVIIIe siècle.

En définitive, la duchesse de Polignac fut-elle véritablement « la dame de cœur » de Marie-Antoinette ? Était-elle une amie authentique et sincère, loin des clichés qui la dépeignent comme une favorite capricieuse, avide de privilèges, et exigeant sans cesse de nouvelles faveurs ? Ces questions ont traversé les siècles, alimentant des débats passionnés sur la nature de leur relation. Pour démêler le vrai du faux, il convient de se plonger dans les documents d'époque, notamment la correspondance entre la reine et Yolande de Polastron, qui témoigne d'une amitié profonde et durable.

La duchesse de Polignac, entrée dans la vie de la reine à un moment où Marie-Antoinette, encore jeune et inexpérimentée, se sentait isolée à la cour de France, semble avoir incarné un refuge pour cette dernière. Leur relation s'est développée dans un contexte où la souveraine, harcelée par des intrigues incessantes et soumise à la pression des étiquettes de Versailles, trouvait en Yolande une rare source de réconfort et de confiance. Loin de l'image d’une intrigante manipulant la reine pour obtenir des faveurs, Yolande se distinguait par son caractère doux, indolent, et son aversion pour les conflits de cour. Elle était, selon de nombreux témoignages, réticente à embrasser pleinement son rôle public et aspirait souvent à une vie plus tranquille et moins exposée.

Mais cette relation intense entre les deux femmes ne manqua pas de soulever des interrogations. D’aucuns, à l’époque comme aujourd’hui, se sont demandés si cette amitié exceptionnelle n’était pas en réalité la véritable passion de la vie de Marie-Antoinette, supplantant toutes les autres. Le beau et charismatique Axel de Fersen, ce Suédois souvent évoqué comme l’amant secret de la reine, se retrouve lui aussi au cœur de ces spéculations. Les lettres entre Marie-Antoinette et Fersen ont alimenté la légende d’une relation amoureuse interdite, une romance secrète qui aurait fleuri dans l'ombre de la cour de France.

Cependant, une hypothèse alternative mérite d’être explorée : et si Fersen n’avait été qu’un écran de fumée, un paravent destiné à détourner l'attention de la cour et des contemporains, masquant la véritable profondeur de la relation qui unissait Marie-Antoinette à Yolande ? Dans un monde où les relations féminines passionnées étaient souvent mal vues, Fersen aurait pu servir de distraction, permettant à la reine de préserver l’intimité de son lien avec la duchesse de Polignac.

Le caractère platonique ou romantique de ces relations demeure l’objet de nombreuses spéculations. Ce qui est certain, toutefois, c’est que Yolande de Polignac joua un rôle irremplaçable dans la vie de la reine, une place que même Fersen ne semble pas avoir entièrement comblée. Marie-Antoinette, dont la vie publique était constamment exposée aux jugements sévères, se confiait à Yolande comme à une amie de confiance, à une sœur d’âme, éloignée des trahisons et des complots qui régnaient à la cour.

Ainsi, bien plus qu'une simple favorite, la duchesse de Polignac incarne, dans l’imaginaire de ceux qui cherchent à comprendre Marie-Antoinette, une figure d’amitié désintéressée et sincère. Quant à Fersen, il occupe certes une place importante dans l'histoire de la reine, mais peut-être n'était-il qu'une façade cachant une amitié bien plus profonde et essentielle à son équilibre émotionnel. Au final, ce trio reste enveloppé de mystères, et il est fort possible que les vérités intimes de la reine soient bien plus complexes que ce que les récits traditionnels ont laissé entendre. Entre 1791 et 1792, au moment de la Révolution française, Marie-Antoinette échange de nombreuses lettres avec Axel von Fersen. Certaines de ces lettres, retrouvées au XIXe siècle, ont été partiellement effacées ou couvertes d'encre, probablement pour protéger des informations privées ou politiquement sensibles. « Les Lettres Caviardées de Marie-Antoinette » fait référence à une correspondance historique entre la reine de France Marie-Antoinette et le comte suédois Axel von Fersen, son supposé amant. Ces lettres ont été en partie censurées, ou "caviardées" (un terme qui fait allusion au fait de noircir ou cacher certaines parties de textes sensibles). En 2021, une équipe de scientifiques utilisant la spectroscopie infrarouge a réussi à révéler certains des textes dissimulés. L'analyse a confirmé que plusieurs des passages censurés avaient bien été écrits par Axel von Fersen. Cela a renforcé les spéculations sur la nature intime de leur relation, tout en éclairant des aspects méconnus de la communication de Marie-Antoinette pendant cette période critique de son règne. Le caviardage visait probablement à protéger la reine et ses proches de l'opprobre public ou à éviter de révéler des aspects politiques sensibles, puisque ces lettres étaient souvent rédigées dans un contexte de grande tension, alors que la monarchie française s'effondrait. Ces lettres apportent des informations précieuses sur les stratégies diplomatiques, les émotions personnelles, et les plans d’évasion de la famille royale durant la Révolution française.

Madame de Polignac n’avait jamais envié la place prépondérante qu’elle occupait à la cour. Ce qu’elle aspirait avant tout, c’était à sa liberté. En réalité, la vie mondaine de Versailles ne lui convenait guère ; elle était indolente et rêveuse, et le repos, loin des agitations incessantes de la cour, aurait fait ses délices. Les obligations que son rang lui imposait lui apparaissaient comme un fardeau pesant. Pourtant, son destin, étroitement lié à celui de la reine Marie-Antoinette, la plongea malgré elle dans les tourments de la Révolution, qui allait emporter tant d'autres avec elle. Yolande de Polastron finit par s'exiler, mais les conséquences funestes du bouleversement révolutionnaire continuèrent d’affecter ceux qu'elle avait côtoyés, et nombre de figures emblématiques, y compris la reine elle-même, succombèrent sous le couperet du bourreau.

Les jugements révolutionnaires, souvent instrumentalisés et falsifiés, entraînèrent les exécutions les plus injustes, les crimes les plus odieux commis au nom d’une liberté mal comprise. Ces drames tragiques, résonnant encore dans les mémoires, ont laissé une empreinte indélébile sur les lieux emblématiques du pouvoir monarchique, notamment le château de Versailles. Les récits de phénomènes étranges, apparitions et impressions d’étrangeté hantent encore l’imaginaire collectif, et un des épisodes les plus célèbres restes celui des « Fantômes du Trianon », qui aurait eu lieu en 1901.

Ce jour-là, Anne Moberly, future directrice de St Hugh’s Hall à Oxford, était à Paris pour proposer à Eleanor Jourdain, une enseignante, de devenir son adjointe. Profitant de ce séjour, les deux femmes décidèrent de visiter Versailles. C’était un 10 août 1901, une journée chaude et orageuse. Elles se perdirent en cherchant le Petit Trianon et commencèrent à ressentir une étrange oppression, mais aucune des deux ne fit part de son malaise à l’autre. En chemin, elles aperçurent deux hommes vêtus de longs manteaux et coiffés de tricornes, bêches à la main. Ceux-ci leur indiquèrent la direction à suivre, et les deux Anglaises crurent avoir affaire à des jardiniers.

Alors qu'elles approchaient d'un cottage, Eleanor Jourdain remarqua, à l'intérieur, une fillette d’une douzaine d’années et une femme, toutes deux vêtues de costumes démodés. Plus loin, elles atteignirent un pavillon chinois qu’elles prirent pour le Temple de l'Amour. Mais l'atmosphère devenait de plus en plus oppressante, particulièrement pour Anne Moberly, qui ressentit une angoisse croissante lorsqu’un homme, au visage marqué par la vérole, leur apparut assis au pied du pavillon, son regard menaçant. Un autre homme fit alors son apparition. Grand, séduisant, avec des cheveux bouclés sous un large chapeau, il s’enveloppa dans une cape noire et passa rapidement devant elles. Il leur adressa quelques mots, mais tout ce qu’elles comprirent fut qu’il fallait tourner à droite.

Finalement, les deux femmes parvinrent près d’une petite maison aux volets clos. Sur la pelouse, Annie Moberly aperçut une femme en train de dessiner, vêtue d’une robe au style ancien, d’un fichu vert et d’un chapeau blanc. La femme leva la tête, et Annie ressentit à nouveau une impression désagréable. Elles poursuivirent leur chemin jusqu'à une autre maison, où un jeune homme sortit et les guida poliment jusqu’au Trianon. Là, elles furent soudainement entourées par une noce.

Quelques jours plus tard, Mlle Moberly, toujours troublée par cette étrange visite, en parla à Mlle Jourdain, lui demandant si elle n’avait pas eu l’impression que Versailles était hanté. Eleanor confirma avoir ressenti un malaise similaire. Elles discutèrent alors des détails qui les avaient frappées : les costumes anachroniques, l’air étrange de l’homme aux cheveux bouclés, et la cape noire qu’il portait, bien que la chaleur eût été étouffante ce jour-là.

Ce n’est qu’en novembre, lors d'une visite à Oxford, que les deux femmes reparlèrent plus longuement de leur expérience. Ce qui les troubla particulièrement, c’était que chacune avait perçu des éléments différents : Eleanor avait vu la femme et la fillette, tandis qu’Annie avait aperçu la dessinatrice. Mlle Moberly fit une découverte perturbante lorsqu’elle tomba sur un portrait de Marie-Antoinette peint par Wertmüller. Elle reconnut dans les traits et la tenue de la reine la femme qu’elle avait vue sur la pelouse ce jour-là.

Poussées par le mystère, les deux femmes continuèrent leurs recherches. Mlle Jourdain retourna seule à Versailles en 1902 et constata que certains éléments avaient changé. Elle découvrit que Marie-Antoinette se trouvait au Petit Trianon le 5 octobre 1789, jour où la marche du peuple vers Versailles lui fut annoncée. En janvier, elle ressentit à nouveau des perceptions étranges, notamment une musique dont le style remontait aux années 1780. Leur ultime visite, en 1904, les amena à réaliser que les jardiniers qu’elles avaient croisés portaient des costumes similaires à ceux des gardes suisses de la reine. Elles reconnurent également l’homme au visage vérolé comme étant le comte de Vaudreuil.

L’hypothèse avancée par les deux femmes était qu’elles avaient eu accès, lors de cette visite, à des réminiscences émotionnelles puissantes laissées par Marie-Antoinette à Versailles. Les orages électriques signalés ce jour-là auraient pu jouer un rôle en facilitant ces manifestations. Après plusieurs échanges avec la Society for Psychical Research, elles décidèrent de publier le récit de leur expérience en 1911, sous les pseudonymes d’Elisabeth Morison et Frances Lamont. An Adventure, réédité en 1913 et 1924, connut un certain succès, se vendant à 11 000 exemplaires en 1913. Leur expérience fut longuement discutée dans divers journaux spécialisés en parapsychologie, y compris The Journal of the American Society for Psychical Research et les Proceedings of the Society of Psychical Research à Londres.

Ainsi, les tragédies de la Révolution ne cessèrent de hanter les esprits, et à travers des récits tels que celui des « Fantômes du Trianon », une part d’histoire semble s’être imprimée à jamais dans les lieux mêmes où elle s'est déroulée, vibrant encore sous l'effet d'émotions fortes et de souvenirs enfouis.

« Liberté que de crimes commet-on en ton nom[21] ! »…..


[1] Le thermomètre Réaumur descendit à dix-huit degrés trois quarts dans cet hiver, tandis que dans le grand hiver de 1709, il ne descendit qu’à quinze degrés et demi.

[2] Yves Guchet, Histoire constitutionnelle française : 1789-1958, vol. 1, Éditions européennes.

[3] Jeanne-Louise-Henriette Campan, née Henriette Genet le 2 octobre 1752 à Paris et morte le 16 mars 1822 à Mantes, est une éducatrice française, particulièrement connue en raison de sa présence à la cour de France pendant plus de deux décennies, principalement auprès de la dauphine, puis reine Marie-Antoinette. Échappant de justesse à la Terreur sous la Révolution, elle fonde avec succès une institution privée pour jeunes filles quelques jours après la chute de Robespierre (27 juillet 1794). Puis, en 1805, Napoléon Ier la place à la tête de la maison d'éducation de la Légion d'honneur, à Écouen. Privée de cet emploi par la Restauration, elle est considérée comme trop proche de la famille Bonaparte pour revenir en grâce à la cour de Louis XVIII. Cette femme distinguée s’attachait surtout, dans l’éducation des femmes, à former des mères de famille. Elle a également œuvré, comme surintendante de la maison d'Écouen, à former de futures enseignantes, souhaitant même établir Écouen comme une « université des femmes ». Elle est restée à la postérité grâce à ses Mémoires, témoignage historique sur la vie de la Cour à l’époque de Louis XVI. Proche de la souveraine, elle nous fait pénétrer dans l’intimité de la reine, et apporte un nouvel éclairage sur sa personnalité. 

[4] J.L.H Campan, Mémoires de Madame Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette, édition présentée par Jean CHALON, Notes établies par Carlos de Angelo, Mercure de France, page 86.

[5] Les Amours de Charlot et Toinette. Pièce dérobée à V…, s. I, s.n, 1779, Paris, BNF, réserve des livres rares , ENFER-592.

[6] Adélaïde Charlotte Louise Éléonore dite Adèle d'Osmond, par son mariage comtesse de Boigne, est née le 19 février 1781 à Versailles et morte le 10 mai 1866 à Paris. Elle est connue pour son travail de mémorialiste et son ouvrage Mémoires fut publié intégralement en 5 tomes entre 1921 et 1923 à la suite d'une procédure en justice qui dura plus de 10 ans.

[7] A. de Boigne, Récit d’une tante, vol. 1, p. 35.

[8] G. Devere, La Harpye : description de ce monstre unique. Ce monstre a été trouvé au Royaume de Santa-fé au Pérou…, Paris, Devere et Delafeuillade, v.1785, gravure en taille-douce, BnF, Estampes, Hennin 10008.

[9] Marie-Antoinette à Marie-Thérèse, 14 Janvier 1776 dans A. d’Arneth et A.Geffroy, Correspondance secrète, Vol 2. P. 414-416.

[10] B.N.F, Manuscrit, Français 6685, S, P. Hardy, mes loisirs…24 mai 1785. P.115.

[11] Jeanne de Valois-Saint-Rémy (22 juillet 1756, Fontette - 23 août 1791, Londres), lointaine descendante d'un bâtard du roi Henri II, est également connue sous le nom de comtesse de La Motte par son mariage avec Nicolas de La Motte et sous celui de comtesse de La Motte-Valois par usurpation de titulature nobiliaire.

[12] Louis-René-Édouard, prince de Rohan (Paris, 25 septembre 1734 - Ettenheim, 17 février 1803), cardinal-évêque de Strasbourg, est un prélat français, membre de la maison de Rohan, qui fit carrière à la Cour de Versailles et au sein de l'Église. Il est resté célèbre car, à l'époque où il était grand aumônier de France, il fut impliqué dans le scandale de l'affaire du collier qui provoqua sa disgrâce.

 [13] Giuseppe Balsamo (Joseph Baume), dit Alessandro (Alexandre), comte de Cagliostro (Caillostre), est un aventurier sicilien né à Palerme en Sicile, le 2 juin 1743, et mort dans la prison pontificale de San Leo, dans les États pontificaux, le 26 août 1795.

[14] Louis Petit de Bachaumont, né le 2 juin 1690 à Paris où il est mort le 29 avril 1771, est un écrivain français.

[15] Charles-Joseph Mayer, né le 2 janvier 1751 à Toulon et mort avant mai 1802, est un homme de lettres français

[17] Élisabeth Vigée Le Brun, aussi appelée Élisabeth Vigée, Élisabeth Le Brun ou Élisabeth Lebrun, née Élisabeth Louise Vigée le 16 avril 1755 à Paris, et morte dans la même ville le 30 mars 1842, est une artiste peintre française, considérée comme une grande portraitiste de son temps. Elle a été comparée à Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Son art et sa carrière exceptionnelle en font un témoin privilégié des bouleversements de la fin du XVIIIe siècle, de la Révolution française et de la Restauration. Fervente royaliste, elle sera successivement peintre de la cour de France, de Marie-Antoinette et de Louis XVI, du royaume de Naples, de la Cour de l'empereur de Vienne, de l'empereur de Russie et de la Restauration. On lui connaît aussi plusieurs autoportraits, dont deux avec sa fille.

[18] Vigée Le Brun, Louise-Élisabeth (1755-1842). Souvenirs de Mme Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun,.... T. 1, H. Fournier (Paris) 1835-1837

[19] Pierre Victor, baron de Besenval de Brünstatt, né à Soleure (Suisse) le 14 octobre 1721 et mort à Paris le 2 juin 1791, est un écrivaincourtisan et militaire d'origine suisse au service de la France. Besenval est l’auteur d’essais moraux et philosophiques, de romans et d’épîtres poétiques. Il est principalement connu comme l’auteur de ses Mémoires, publiés de 1805 à 1807 par le vicomte de Ségur, qui aurait été son fils actuel, dans lesquels sont rapportés de nombreux récits scandaleux, vrais ou faux, de la cour de Louis XVI et de Marie-Antoinette. L’authenticité de ces mémoires n’est pas absolument établie.

[20] 440AP : Lettres autographes de Marie-Antoinette à la Duchesse de Polignac

[21] Cette phrase aurait été prononcée par la républicaine Manon Roland sur le chemin de l'échafaud, pendant la Terreur. Manon Roland, née Jeanne Marie Phlipon1 le 17 mars 1754 à Paris, et guillotinée le 8 novembre 1793 dans la même ville, est une salonnière et une personnalité politique françaiseÉgérie des Girondins puis, plus tard, des Romantiques ; elle fut une des figures de la Révolution française et joua un rôle majeur au sein du parti girondin. Elle poussa son mari, Jean-Marie Roland de La Platière, au premier plan de la vie politique de 1791 à 1793.

Note de l'auteur : en attente d'un éditeur intéressé par le manuscrit...

 
 
 

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